vendredi 24 novembre 2017

Les figurations animales de la Porte d’Ishtar - Jean-Paul Demoule - JEP a l'Institut national d'histoire de l'art 2017


 
À l'occasion de sa participation aux Journées européennes du patrimoine, l'Institut national d'histoire de l'art a proposé au public une journée de conférence le samedi 16 septembre autour d'une même œuvre : la Porte d’Ishtar de Babylone.
 
Sur la porte d’Ishtar, déesse souveraine de la sexualité et de la guerre (entre autres), trois espèces animales sont représentées : des lions, des taureaux et des dragons (mušhuššu) – sur la porte ou sur les remparts attenants. Le thème de la femme et du carnivore sauvage se rencontre dès le néolithique proche-oriental, avec la célèbre dame assise de Çatalhöyük, et se poursuivra jusque dans la Grèce antique, avec la « maîtresse des animaux » (potnia therôn), sinon avec certaines saintes du christianisme. La représentation privilégiée de la femme et d’animaux dangereux émerge même dès les débuts du paléolithique supérieur, en rapport probable avec la sexualité, et dans la mesure où, dès l’origine, les humains se pensent à travers les animaux. Par ailleurs, l’association entre la femme et le taureau est un autre thème traditionnel, si l’on reprend les interprétations d’André Leroi-Gourhan pour le paléolithique, et que l’on retrouve, d’après Jacques Cauvin, dans le néolithique proche-oriental. Ainsi peut-on s’interroger ici sur les relations entre héritages et innovations, sachant que tout système mythologique procède à des réarrangements structurels à partir de thèmes préexistants.

Intervenant : Jean-Paul Demoule (Université Paris-Panthéon Sorbonne)

En savoir plus : www.bit.ly/JEP_INHA_samedi

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