jeudi 16 juillet 2015

Jacques Attali, Carlos Ghosn, José Manuel Lopez : Repenser l'industrie automobile, Rencontres économiques Aix2013


 
L’automobile, une industrie en mutation :
Le cas de l’automobile est particulièrement intéressant à traiter d’un point de vue économique car le secteur fait non seulement face à des problèmes structurels mais aussi à des difficultés conjoncturelles.

Mutations et ajustements. Ces dernières années, la consommation automobile a connu de nombreuses mutations. Lionel Fontagné, membre du Cercle des économistes, introduit le débat par ces questions : comment s’adapter à cette nouvelle donne globale ? Comment ré-organiser cette industrie ? Quelles seront les nouvelles voitures, avec quelles nouvelles technologies ? Tout en gardant à l’esprit que ces nouveaux problèmes ne peuvent être appréhendés de la même manière selon les pays, constituant autant de marchés spécifiques.

Réformes et regain. Jacques Attali fut l’un des premiers à prédire les répercussions de la crise. Pour lui, si celle-ci n’a pas eu d’effets palpables dans les premiers mois, le secteur automobile a été rapidement touché de plein fouet. Aujourd’hui, même si la Chine est devenue le premier marché automobile mondial, cette industrie a un avenir en Europe. Comme argument, José Manuel Soria Lopez, Ministre de l’industrie, de l’énergie et du tourisme espagnol, souligne le regain de vigueur du marché automobile de la péninsule ibérique. Deux facteurs ont contribué au soutien des constructeurs espagnols : un environnement fiscal favorable aux entreprises, directement piloté par l’Etat et la prise de conscience de la part de ces entreprises qu’elles devaient être compétitives sur le marché européen. En soit, des réformes structurelles mais « pratiques » selon les termes du Ministre.

Ecologie et compétitivité. Ces deux points sont aujourd’hui déterminants dans le regain de vigueur de l’industrie automobile. Carlos Ghosn, à la tête de Renault Nissan, n’imagine pas une industrie automobile du futur qui ne serait pas tournée vers les modèles hybrides et les voitures électriques. Ces innovations répondent aux grandes dépendances des pays envers le pétrole et ses conséquences sur l’environnement. Cette évolution n’est, bien sur, envisageable qu’accompagnée de la mise en place de nouvelles infrastructures. Jacques Attali ajoute que l’Etat a un rôle important à jouer dans l’industrie en étant le promoteur des industries de demain. Dans cette quête de compétitivité c’est l’assembleur qui sera désormais le déterminant principal.

Un choix émotionnel. Dans une approche innovante de l’industrie automobile, Carlos Ghosn estime que l’achat d’une voiture n’est plus seulement un choix rationnel, c’est aussi un choix émotionnel, « la voiture aujourd’hui c’est comme un chien, vous ne le choisissez pas pour son poids ou sa consommation quotidienne ». On achète une voiture pour sa marque, son luxe, sa forme, sa couleur. Les deux heures quotidiennes passées par la plupart des individus dans leurs voitures vont tendre à devenir des heures ou l’utilisateur pourra « faire quelque chose ». C’est dans cette optique que le dirigeant de Renault Nissan imagine l’industrie automobile comme une industrie de service pour le monde de demain.

Anissa Fersi
 
Retrouvez les Rencontres Economiques d'Aix-en-Provence sur : http://lesrencontreseconomiques.fr/2014/

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