lundi 16 janvier 2017

Images de la déesse dans le temple hindou - Édith Parlier-Renault - Semaine indienne 2016 de l'ENS


 
Conférence de Édith Parlier-Renault lors de la Semaine indienne 2016, consacrée aux femmes et à la féminité dans le monde indien.
Edith Parlier-Renault est Professeure en Histoire de l'art et Archéologie, Directrice du CREOPS (Centre de recherches sur l’Extrême-Orient à Paris-Sorbonne) depuis 2010.

Semaine indienne 2016 de l'ENS :
Parmi les représentations collectives qui structurent l’image que nous nous faisons du monde indien dans les sociétés occidentales, la dure condition des femmes arrive en bonne place. Viols, foeticides des embryons féminins, préférence marquée des parents pour les fils sur les filles, etc., le sort des femmes peut vite apparaître comme particulièrement intolérable. Les différents pays qui composent le monde indien (Inde, Pakistan, Bangladesh, Népal et Sri Lanka) apparaissent comme des sociétés fortement patriarcales, et cela indépendamment de l’immense variété ethnique, religieuse, régionale et linguistique qui caractérise le monde indien.
Cette image négative de la condition féminine dans le sous-continent indien coexiste dans notre imaginaire collectif avec des images nettement plus positives, celle par exemple d’une Inde dirigée pendant seize ans par une femme à la forte personnalité, Indira Gandhi, ou encore celle d’un pays où la divinité se conjugue au féminin aussi bien qu’au masculin, et où les déesses sont souvent des créatures redoutablement puissantes, bien loin des vertus réputées féminines de pudeur, de modestie et de discrétion.
D’emblée donc, ces images laissent apparaître la complexité des phénomènes, la diversité des situations et la gageure qu’il y aurait à chercher une condition féminine transversale aux situations fortement hétérogènes des habitantes du monde indien, de la paysanne de basse caste du Tamil Nadu à l’ingénieure brahmane de Bangalore (la « Silicone Valley » indienne) ou de la célébe guru néohindoue Amma aux filles musulmanes des bidonvilles de Mumbai ou de Karachi.
C’est au sein de cette mosaïque bigarrée des conditions féminines et des représentations de la féminité que nous voudrions vous inviter à déambuler. Conférences, films et expositions convoqueront tour à tour le prisme de l’histoire ou des représentations esthétiques, le regard de la sociologie des religions ou celui du cinéma d’auteur indien pour éclairer les multiples facettes dans lesquelles se déclinent les identités féminines et les représentations du féminin.

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