mercredi 11 janvier 2017

Mutiler, déraciner et détruire les images des dieux : quand l’altérité se traduit en violence - Corinne Bonnet - Agora des Savoirs 2016


 
En partenariat avec les Mercredis de l’Antiquité
La destruction de Palmyre et les images de statues abattues à coup de mortier donnent à réfléchir sur le sens d’une violence qui s’en prend à des objets symboliques.

On partira de quelques cas d’images divines mutilées, déracinées ou même anéanties dans le cadre de campagnes militaires, dans diverses cultures méditerranéennes (Mésopotamie, Phénicie, Israël, Grèce). Déplacées, replacées dans d’autres contextes ou réduites en poussières, les images des dieux des vaincus sont objet d’un « godnapping » qui trouve sa source dans le prestige et la puissance attachées aux représentations des dieux. On s’interrogera sur le sens de ces appropriations qui détournent les objets de leur usage et de leur statut initiaux pour en faire des vecteurs symboliques d’une domination à laquelle même les dieux, rendus impuissants, ne peuvent se soustraire.

Corinne Bonnet est professeur d’Histoire ancienne à l’université Toulouse – Jean Jaurès. Spécialiste d’Histoire comparée des religions anciennes dans l’espace méditerranéen, elle travaille d’une rive à l’autre de la Méditerranée, de la Phénicie à la Grèce, de Carthage à la Sicile et au-delà, avec un intérêt particulier pour les dynamiques multi-culturelles. Elle est l’auteur de nombreuses monographies, dont Les enfants de Cadmos. Le paysage religieux de la Phénicie hellénistique (2014) et Quand les dieux voyagent. Cultes et mythes en mouvement dans l’espace méditerranéen (avec Laurent Bricault, 2016).

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