mardi 17 janvier 2017

L'ingénierie du génome entre Espoirs et Craintes - École normale supérieure 2017


 
Une conférence visant notamment à faire le point sur les enjeux scientifiques et éthiques de la technique Crispr/Cas9, une technique récente, qui est en train de bouleverser la biologie fondamentale et ses applications.

"Implications éthiques et juridiques de la révolution Crispr"

L’ENS AU COEUR DE L’ACTUALITÉ SCIENTIFIQUE
Les découvertes les plus révolutionnaires d’aujourd’hui exigent que l’on comprenne à la fois leur contenu scientifique le plus précis, et leurs enjeux sociaux les plus vastes. Tel est le projet des Conférences Olivier Legrain Sciences et Société, du nom du mécène qui les soutient à l’École normale supérieure. À charge pour celle-ci, dont c’est bien sûr une mission essentielle, de mobiliser ses chercheurs, étudiants et partenaires de toutes disciplines, avec les plus hautes exigences tout à la fois de recherche scientifique, de diffusion éclairée et de qualité du débat social.
«L’ingénierie du génome entre espoirs et craintes » : quel meilleur sujet pour ouvrir ce nouveau cycle ? Une révolution scientifique et technique toute récente, mais déjà célèbre et active dans le monde entier, qui frappe par sa complexité théorique mais aussi sa simplicité pratique, l’ampleur de ses effets (sur l’homme, les plantes, les animaux, les aliments, l’environnement) et la modestie de ses coûts, et dont les horizons sont ouverts et inconnus.

LA RÉVOLUTION DU «COUTEAU SUISSE GÉNÉTIQUE»
De quoi s’agit-il exactement ? Issue des recherches fondamentales réalisées sur le génome bactérien et la découverte de séquences d’ADN répétitives dans le génome de bactéries, une technique a été mise au point en 2012 – le Crispr/Cas9 – pour modifier le génome de nombreux types de cellules, tant chez les bactéries que chez les plantes ou les animaux. De façon très simple et rapidement reproductible, cette technique permet de cibler des gènes pour les découper, y induire des mutations, inhiber leur expression, les supprimer, leur accoler de nouveaux gènes, etc.
Les applications sont multiples : en 2014, des chercheurs ont réussi à l’utiliser sur des primates et sur des rongeurs, pour corriger des maladies génétiques. À terme, elle pourrait être utile pour corriger des cellules humaines malades avant de les réimplanter aux patients, pour lutter contre les bactéries résistantes aux antibiotiques, ou encore pour de nombreuses applications en agriculture. Parfois qualifiée de « couteau suisse génétique », accessible à n’importe quel laboratoire pour un coût bien moindre que d’autres procédés de manipulation génétique, cette technologie est devenue un procédé de routine en biologie moléculaire. Cette démocratisation de l’accès à la manipulation génétique n’est cependant pas sans poser un certain nombre de questions éthiques.

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